vendredi 18 mars 2016

Lexique du parfait québecois - niveau avancé

Il y a quelques temps j'ai écrit un article sur le lexique québécois niveau débutant, il est venu le temps de corser la chose.
Je sors maintenant la deuxième édition pour les personnes souhaitant approfondir leur culture québécoise. Cela fait un moment que je garde cet article en réserve, voici donc sans plus tarder le lexique du parfait québecois - niveau avancé. J'ai rajouté quelques illustrations de dessinateurs trouvées sur internet.



Les expressions :
Les québecois ont un langage très imagé et beaucoup d'expressions sont tirées de leur environnement, que ce soit l'hiver, la forêt, la campagne.

  • Patinoire à poux : il s'agit tout simplement de la calvitie. Pour le coup on imagine bien les poux en train d'essayer de ne pas glisser sur le crâne de quelqu'un de chauve.

  • Tire-toi une bûche! : quand quelqu'un arrive pendant une réunion ou un événement, l'hôte peut lui dire d'aller se chercher une chaise. Un peu comme une réunion de bucheron qui vont s'asseoir sur des bûches en pleine forêt :)

  • Attache ta tuque avec de la broche : attention ça va décoiffer! La tuque étant le bonnet, il faut bien l'accrocher avec un fil de fer (la broche) pour éviter de la perdre.

  • Arrête de faire ton boss des bécosses : arrête de te prendre pour le chef! Je dois d'abord expliquer le mot bécosse qui désigne les toilettes en bois dans le fond du jardin, appelées "back-house" en anglais. Mais comme les français étaient mauvais en prononciation et qu'ils souhaitaient imiter nos amis anglais, le mot est devenu bécosse. Le boss se réfère au chef. Si quelqu'un fait son boss des bécosses, il se croit un peu supérieur aux autres et veut faire la loi.
  • Broche à foin : de mauvaise qualité. La broche était le fil de fer qui servait à attacher les balles de foin. Celles-ci étaient souvent de mauvaise qualité et cassaient régulièrement. Quelque chose qui est broche à foin signifie que c'est mal fait / désorganisé / bâclé. 

  • Se péter les bretelles : être fier de soi. Ici, on visualise quelqu'un qui se claque les bretelles avec ses pouces en te regardant "Et ouais c'est moi qui l'ai fait!".
  • J'ai déjà vu neiger avant toi : j'ai de l'expérience.
  • On n'est pas sorti du bois : on n'est pas à bout de nos misères. On dirait en France on n'est pas sorti de l'auberge.  
  • J'ai passé la nuit sur la corde à linge : passer une nuit blanche.

Quelques expressions sont faciles à reconnaitre ou à deviner la signification, en voici quelques-unes :
  • Etre chicken : avoir peur (être poule mouillée?)
  • Tu t'es mis sur ton 36 : tu t'es bien habillé! C'est pas le 31 normalement?
  • C'est un bon jack : c'est quelqu'un de gentil.
  • Les cheveux m'ont frisés : j'ai été très surprise.
On passe maintenant aux expressions rigolotes car en tant que français on n'a pas la moindre idée de la signification de celles-ci même si elles sont toujours imagées :
  • "Faire la baboune" : bouder, faire la moue
  • "J'ai la chienne" : j'ai peur
  • "J'ai le moton" : être ému
  • "J'ai-tu une poignée dans le dos?" : Tu me prends pour un imbécile? L'expression française "Y a pas écrit pigeon sur mon front" est tout aussi bizarre n'empêche...
  • "T'énerve pas le poil des jambes" : Panique pas! Et si on s'épile ça veut dire qu'on évite le stress?
  • "Mon chien est mort ": la situation est peine perdu. Par exemple un prétendant qui demande la main de sa promise à sa mère et celle-ci refuse. Le prétendant pourrait marmonner "Mon chien est mort" sur le chemin du retour...
 Les mots, portant à confusion :

Les québécois ont beaucoup de mots qui ne veulent pas dire la même chose chez nous et peuvent parfois prêter à confusion ou être mal interprétés. Je suis sûre que vous en connaissez quelques-uns.
  • les gosses et la bizoune : les testicules bien sûr, en restant dans la même région, la bizoune est le sexe masculin.
  • les foufounes : les fesses
  • les bobettes : la culotte ou le slip. T'as changé de bobettes aujourd'hui?

  • les bibittes, les maringouins et les frappe-à-bord : autrement dit les insectes volant tels que les moustiques, les mouches etc. Le frappe-à-bord, aussi appelé mouche à chevreuil ou taon, est apparemment quelque chose qu'il faut éviter de croiser sur son chemin car il arrache carrément des morceaux de peau et a tendance à harceler la personne qu'il a croisé.

  • chialer : se plaindre et non pas pleurer.
  • matante, mononcle : terme affectif pour désigner tata et tonton. "Je vais chez ma matante tantôt"
  • sacrer : jurer (dire des gros mots avec des consonances religieuses).
  • turluter : chantonner
Alors vous êtes prêt pour affronter les québécois?? Quelle est l'expression que vous préférez?
Mon troisième article sur les expressions sera consacré aux expressions typiquement utilisées dans l'Outaouais, que ce soit à Gatineau ou Ottawa.

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