On a vraiment eu de la chance car on s'y est pris un peu à la dernière minute (il y a deux semaines) pour réserver. On a essayé de trouver des mushers passionnés qui ont une petite meute de chiens et qui préfèrent l'expérience de la nature plutôt que les grosses entreprises remplies de touristes. Et je crois qu'on a fait le bon choix. On a réussi à réserver une virée en traineau de 2H dans une toute petite entreprise familiale à 50min de Gatineau, ils possèdent seulement 24 chiens qui ne sont pas dans des cages et ne sont pas castrés ainsi que plusieurs petits chiots trop mignons! On avait rendez-vous à 8h30 pour nous préparer et la randonnée s'est terminée à 12h. Pendant cette matinée on a fait du traineau pendant 2h, soit 24kms en tenant compte des mètres passés la tête dans la neige, trainés par les chiens qui ne veulent pas s'arrêter.
Le traineau à chien est vraiment un sport, pas une ballade, en tout cas pas là où on a été! On a vu plusieurs reportages sur les mushers au Canada (les conducteurs de traineaux) et on a remarqué que les reporters montraient des pistes touristiques qui n'avaient pas grand chose à voir avec ce qu'on a eu samedi. Les pistes que l'on voit à la télé sont presque toutes droites sans montée ni descente ni vrai virage, sur des grandes étendues de neige, du coup on s'imaginait que ça allait vraiment être une ballade plutôt qu'un sport extrême. Que nenni! On a eu la version "nature" et "sportive" de la ballade à traineau et ça nous a vraiment déconcerté (dans le bon sens du terme).
En discutant avec notre guide il nous a appris qu'ils sont les seules dans la région à créer des vrais parcours dans la nature et sur des terrains privés (les terres et forêts des voisins) alors que toutes les autres meutes se baladent sur des sentiers déjà existant et donc parfaits pour les touristes (par exemple des sentiers pédestres/pistes cyclables qui existent l'été). La meute qu'on a choisi, quant à elle, dessine chaque hiver ses parcours dans la forêt, à travers les marais et sur les collines grâce à une motoneige qui passe à chaque nouvelle chute de neige. On a donc pu vivre la VRAIE expérience du traineau à chien au pays des caribous! D'ailleurs, pour y aller on a loué une petite voiture blanche comme la neige, j'ai enfin conduis et ça fait du bien, et regardez le panneau qu'on a croisé sur la route:
Bienvenue dans la campagne canadienne! |
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Bienvenue dans la meute de carnivores |
Un beau malamute, copain de Guillaume |
Maman husky vient dire bonjour avec ses enfants |
Le chiot qui arrive toujours à sortir de son enclos |
Le tout petit bébé |
Le traineau que j'ai utilisé |
Les règles de conduite
Il faut savoir que les chiens ont une vitesse moyenne de 15 km/h.
a) Les virages
Dans les virages il faut se pencher dans le même sens que la courbe (même s'il y a un arbre) sinon le traineau bascule et c'est la chute.
b) Les descentes
Lors des descentes le traineau prend de la vitesse et rattrape les chiens ce qui est dangereux, il faut donc actionner le frein ou la bavette en dosant bien afin de ne pas brusquer les chiens. Imaginez maintenant la situation : cela signifie qu'il faut lever un pied et le poser sur le frein (ce qui déséquilibre le traineau) alors qu'on est dans une descente et qu'il faut souvent se pencher pour accompagner les courbes.
c) Les montées
Lors des montées il faut descendre du traineau et accompagner les chiens en courant derrière sauf que parfois on se rend compte que la neige en dessous est très molle et on se retrouve avec un pied qui s'enfonce dans 50cm de neige, là également c'est presque la chute assurée.
d) Lâche pas le traineau!
Dans tous les cas la règle est de ne pas lâcher le traineau, il faut toujours garder une main sur la poignée même quand on chute. Sauf que les chiens continuent à tirer quand on chute (même s'il y a un arbre devant). Il faut alors exercer tout son poids sur le sol pour qu'ils sentent qu'il y a quelque chose qui cloche. Ils s'arrêtent enfin, ouf! Le piège est de vouloir se relever en croyant qu'ils vont attendre que tu te remettes sur le traineau. Dès que les chiens sentent qu'il y a moins de tension sur la ligne il se remettent à courir. Il faut donc continuer à exercer tout son poids sur le traineau, se relever et faire basculer le traineau sur le sol tout en sautant dessus parce que les chiens sont déjà repartis. pas évident donc.
Attelage des chiens
Une fois les règles de conduite énoncées, le guide et un autre employé ont progressivement attelé les chiens en commençant par les chiens de tête à chaque fois. Dès qu'on a commencé le processus d'attelage les chiens sont devenus excités et la tension a monté. Les chiens sautaient et tiraient les traineaux qui étaient attachés aux arbres.
En ligne les chiens! |
Je me mets en condition pour le départ |
De plus, contrairement à d'autres meutes, celle-ci a plusieurs femelles ce qui est parfois difficile à contrôler. En effet, quand les mâles se battent c'est souvent pour défier la hiérarchie et le plus faible abandonne le combat. Par contre quand les femelles se battent elles ne font pas semblant et ça se termine souvent par la mort de la plus faible si les maîtres ne les arrêtent pas. On a eu un bel exemple de combat pendant qu'on était en train d'atteler les chiens. La tension augmentait crescendo et une femelle allaitante qui était en liberté dans le camp s'en est prise à la femelle dominante qui était déjà attachée sur la ligne du traineau. Elles y ont été à coup de dents dans le museau et le collier. Le guide a donc dû les séparer à coup de pied avant d'en attraper une et de l'éloigner.
Attache ta tuque, c'est parti pour 24 kms!
On est parti à 4 traineaux pour 5 personnes. Le guide était en tête avec un traineau de 8 chiens et la femme de l'autre couple à l'intérieur du traineau. Guillaume suivait avec 4 chiens, puis moi-même avec 4 chiens beiges et ensuite l'homme de l'autre couple fermait la marche. On s'est relayé avec l'autre femme pour aller dans le traineau du guide. J'étais d'abord conductrice puis au milieu du parcours on a échangé et j'ai ensuite repris le traineau pour la dernière demi-heure. Bien sûr il était impossible pour moi de prendre des photos quand je conduisais, les photos ont donc été prises quand j'étais dans le traineau du guide.
Les jumeaux qui se collent et se chamaillent dès qu'on s'arrête |
Les chutes ont été nombreuses, Guillaume a même déchiré son pantalon de ski qui s'est pris dans le frein à la première chute. On a mangé de la neige mais moins que celui qui fermait la marche. On devait souvent l'attendre parce qu'il ne suivait pas le rythme et on le perdait de vue. Il m'a dit qu'il s'est pris des arbres. Malheureusement il avait tendance à lâcher le traineau dès qu'il chutait. Les chiens continuaient donc à tirer jusqu'à doubler le traineau précédent, le traineau vide venait donc taper dans les jambes de celui qui était juste devant (moi dans ce cas-là).
Le guide s'arrêtait également pour nous montrer des choses comme sur cette cabane où l'on voit des griffes d'ours:
Griffes d'ours sur le panneau noir |
La cabane à sucre |
Pas de pause, on repart à l'aventure |
J'ai pris les vidéos quand le chemin n'était pas trop chaotique, j'avais peur de perdre mon appareil photo sinon!
Après 2h de sport intense et de chutes en tout genre c'était un soulagement de voir l'entrée du camp et de descendre des traineaux pour bisouter les petits chiens (dont celui qui s'échappe de son enclos).
Après la ballade, à l'arrivée au camp |
Que de jolis souvenirs et de courbatures après cette expérience! On vous conseille de le faire au moins une fois dans votre vie, c'est vraiment quelque chose d'unique. Pour nous c'est fait!
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